Traitement de la scopophobie (Peur du regard des autres)

La peur du regard des autres est sans doute l'une des peurs les plus largement répandues. Tout le monde a eu un jour le sentiment de gêne d'être observé, jugé. Les situations anxiogènes sont nombreuses et varient en fonction de l'individu. Autrement dit, une situation sera gênante pour quelqu'un alors qu'elle ne le sera pas (ou beaucoup moins) pour un autre. Dans ce cas, on ne parle pas de phobie. En effet, la souffrance est minime et courte dans le temps et, surtout, le sujet apprend de son expérience, c'est-à-dire que parler devant 200 personnes sera génant la première fois mais beaucoup moins la 5ème et plus du tout la 10ème fois.

En revanche, chez le scopophobe, la phobie reste figée c'est-à-dire inchangée, ou très peu. Elle entraîne une souffrance cliniquement significative avec des manifestations neurovégétatives (sudation, angoisse, palpitation) parfois importantes. Certains patients sont au bord de l'attaque de panique et ne songent qu'à une chose : éviter.  Eviter pour soulager l'angoisse, éviter pour que personne ne remarque, éviter pour ne pas être ridicule... Malheureusement ces évitements ne font que renforcer la phobie en l'alimentant. Le sujet est piégé. Malgré une parfaite conscience du caractère irraisonné et excessif de sa phobie, rien n'y fait. Sa phobie prend toujours le dessus. De fait, sa vie va souvent s'adapter à sa phobie et cela aura des répercussions sur la sphère sociale, amicale, professionnelle.

Certains patient ne disent pas à leur entourage qu'ils souffrent de scopophobie, par honte ou peur de se voir incompris ou rejetés. La scopophobie est souvent une composante d'autres phobies telles que la glossophobie ou la phobie sociale pour ne citer qu'elles.

Quel traitement psychologique de la scopophobie ?

Une thérapie comportementale et cognitive est mise en place pour soulager rapidement le patient. Cela va consister dans une large mesure en des exercices théoriques particulièrement efficaces qui auront pour but de restructurer les pensées erronnées. La partie cognitive occupe dans cette thérapie la plus grande place du moins au début. Ensuite, lorsque le patient sera plus à l'aise c'est à dire moins anxieux, nous mettrons en place des exercices d'exposition graduée.